Dans La Rose mon village, récit d’une marseillaise de 1941 à 1955, l’auteur nous fait ici revivre un quartier de Marseille dans les années de guerre au temps de l’Occupation, les bombardements, la Libération.
Vivre en banlieue, c’était vivre dans un espace où presque tout le monde se connaissait, où les enfants jouissaient d’une liberté, d’une insouciance incroyables de nos jours.
Un récit attachant et authentique, qui nous mène de Saint-Jérome à Montolivet, de Saint-Just à Saint-Théodore, en suivant les rails du tramway ou le cours du Jarret. Un témoignage sur la vie quotidienne des marseillais à cette époque.
100 pages, dont une quinzaine de pages de photos d’époque
ISBN : 9782951868946
Dépôt légal : janvier 2012
En vente à Châteauneuf de Randon et chez l’éditeur, à partir de cette page au prix de 20 euros + 5 euros de port.
Quelques extraits
Mars 1941. J’ai 3 ans.
Mes parents et moi arrivons à la Rose avec un camion de meubles, au quartier du Grand Pin. Mon père rentre de la drôle de guerre.
Cette petite « Villa Camille » à la traverse de la Sartan sera bien calme pour couler des jours heureux. Mes parents louent pour 450 francs par trimestre à M Thomas, trois petites pièces en rez-de-chaussée, plutôt humides.
Mais c’est l’été. Le platane abrite la terrasse et le jardin est là avec son figuier. On fera un poulailler derrière, à côté du cabinet rustique et du lavoir.
Mon frère et ma soeur naîtront à la Belle de Mai comme moi et nous habiterons là pendant 14 ans. (…)
L’Occupation. La libération.
Les Allemands sont là.
En janvier 1943, le quartier du Vieux Port est évacué et détruit. Une réfugiée, Mme Fournier, vient habiter au premier étage de la maison. C’est une voisine agréable que j’aime bien. Sur la façade des immeubles, on voit fleurir le mot : « Abri », suivi d’une flèche. En cas d’alerte, les gens s’engouffrent au plus proche, dans une cave. Chaque maison individuelle a sa tranchée dans le jardin, creusée dans le sol. La nôtre possède une planche au fond pour s’assoir et un escalier taillé dans l’argile pour monter et descendre. Mon père la recouverte avec la porte du lavoir et a remis la terre extraite par-dessus. A chaque mugissement des sirènes, nous sortons vite de la maison. Ma mère tient précieusement un sac noir qui contient les papiers de la famille et un peu d’argent. (…)